Le dioxyde de titane est un composé chimique de formule TiO2, qui se présente sous la forme d’une poudre blanche. Il est largement utilisé dans l’industrie, notamment comme pigment, comme filtre solaire ou comme additif alimentaire.
Mais quels sont les dangers liés à son utilisation ou à sa consommation ? Quelles sont les précautions à prendre pour éviter les risques potentiels ? Nous allons tenter de répondre à ces questions.
Quelles sont les différentes appellations du dioxyde de titane ?
Le dioxyde de titane peut être identifié sous différentes appellations, selon le domaine d’utilisation ou la réglementation. Voici quelques exemples :
- Dans les produits cosmétiques, il peut être mentionné sous les noms suivants : titanium dioxide, blanc de titane, CI 77891 ou TiO2.
- Dans les produits alimentaires, il porte le code E171.
- Dans les produits pharmaceutiques, il peut être désigné par l’abréviation TiO2 ou par le nom INCI titanium dioxide.
- Dans les produits chimiques, il peut être classé selon le numéro CAS 13463-67-7 (pour la forme rutile) ou 1317-70-0 (pour la forme anatase).
Où trouve-t-on du dioxyde de titane ?
Le dioxyde de titane est présent dans de nombreux produits du quotidien, tels que :
- Les peintures, les vernis, les encres, les plastiques, les textiles, etc., où il sert de pigment blanc et d’opacifiant.
- Les crèmes solaires, les fonds de teint, les dentifrices, etc., où il sert de filtre UV et d’agent blanchissant.
- Les médicaments, les compléments alimentaires, les bonbons, les chewing-gums, etc., où il sert d’additif alimentaire et d’agent colorant.
Quels sont les reproches attribués au dioxyde de titane ?
Le dioxyde de titane est souvent critiqué pour ses effets potentiels sur la santé et sur l’environnement. Voici quelques exemples de reproches qui lui sont faits :
Un effet cancérigène pour l’homme
Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui l’a classé dans le groupe 2B des agents « peut être cancérogènes pour l’homme » en 2006
Un effet toxique pour le système immunitaire
Selon une étude menée par des chercheurs français en 2017 qui a montré que l’exposition au dioxyde de titane pouvait provoquer des réactions inflammatoires chez la souris.
Un effet perturbateur endocrinien
Selon certaines études, le dioxyde de titane pourrait notamment affecter la production et l’action de la testostérone, l’hormone sexuelle masculine, chez les hommes et les femmes. Ceci pourrait avoir des conséquences sur la fertilité, la libido, le développement sexuel ou encore la santé osseuse. Il peut avoir un effet perturbateur endocrinien, c’est-à-dire qu’il peut interférer avec le fonctionnement normal des hormones dans l’organisme.
Un effet nocif pour la biodiversité
Selon une étude menée par des chercheurs suisses en 2019, qui a révélé que le dioxyde de titane pouvait affecter la croissance et la reproduction des algues et des microorganismes aquatiques.
Pourquoi les nanoparticules sont un problème ?
Le dioxyde de titane existe sous différentes formes, dont certaines sont nanométriques. Ces nanoparticules sont particulièrement problématiques car elles ont des propriétés physico-chimiques différentes des particules plus grosses. Elles sont notamment plus réactives et plus mobiles, ce qui leur permet de traverser plus facilement les barrières biologiques et d’atteindre des organes cibles notamment foie, poumon, intestin et rate. Et dernièrement elles ont été retrouvées dans le placenta donc possiblement atteindre le fœtus. Ces études sont toujours en cours mais amènent à une grande prudence notamment pour les femmes enceintes.
Quels sont les risques potentiels du dioxyde de titane ?
Les risques potentiels du dioxyde de titane dépendent du mode d’exposition (ingestion, inhalation ou contact cutané), de la dose et de la durée d’exposition, ainsi que de la forme du dioxyde de titane (micrométrique ou nanométrique). Voici quelques exemples de risques potentiels :
Par ingestion :
le dioxyde de titane pourrait provoquer des troubles digestifs, des lésions intestinales, des déséquilibres du microbiote ou encore des réactions inflammatoires. Il pourrait aussi passer dans le sang et se distribuer dans différents organes, comme le foie, la rate ou le cerveau.
Par inhalation :
le dioxyde de titane pourrait provoquer des irritations respiratoires, des inflammations pulmonaires, des fibroses ou encore des cancers. Il pourrait aussi passer dans le sang et se distribuer dans différents organes, comme le cœur, les reins ou le cerveau.
Par contact cutané :
le dioxyde de titane pourrait provoquer des allergies, des irritations ou des inflammations. Il pourrait aussi pénétrer dans la peau et se distribuer dans différents organes, comme les ganglions lymphatiques, le foie ou la rate.
Comment éviter le dioxyde de titane ?
Pour éviter le dioxyde de titane, il est conseillé de :
- Lire attentivement les étiquettes des produits et vérifier la présence du dioxyde de titane ou de ses synonymes (E171, CI 77891, TiO2, etc.).
- Privilégier les produits naturels ou biologiques, qui sont moins susceptibles de contenir du dioxyde de titane.
- Éviter les produits sous forme de spray ou d’aérosol, qui présentent un risque d’inhalation.
- Éviter les produits contenant des nanoparticules de dioxyde de titane, qui doivent être signalées par la mention [nano] sur l’étiquette.
- Privilégier les protections solaires minérales à base d’oxyde de zinc ou d’oxyde de fer, qui sont plus respectueuses de la peau et de l’environnement.
La bouche : première voie de passage dans le sang
Le dioxyde de titane est un additif alimentaire, un colorant cosmétique et un filtre solaire, qui contient des nanoparticules capables de traverser les barrières biologiques. Si son impact sur l’intestin a déjà été démontré, une nouvelle étude de l’INRAE révèle que ces nanoparticules peuvent aussi passer directement de la bouche à la circulation sanguine, sans passer par le tube digestif. Les chercheurs ont utilisé un modèle animal proche de l’homme, le cochon, et ont déposé du dioxyde de titane sous la langue, comme lorsqu’on utilise un médicament, un dentifrice ou un chewing-gum. Ils ont constaté que les nanoparticules étaient rapidement absorbées par les muqueuses buccales et qu’elles se distribuaient dans différents organes, comme le foie, la rate ou le cerveau.
Vers la suspension du dioxyde de titane dans les cosmétiques et les médicaments ?
Face aux incertitudes et aux controverses liées au dioxyde de titane, certaines mesures ont été prises pour limiter son utilisation ou sa commercialisation. Par exemple :
- En France, le dioxyde de titane sous forme d’additif alimentaire (E171) a été suspendu depuis le 1er janvier 2020, en application du principe de précaution.
- En Europe, le dioxyde de titane sous forme nanométrique a été classé comme substance « suspectée d’être toxique pour la reproduction » en 2019, ce qui implique une obligation d’étiquetage et une restriction d’utilisation pour certains produits.
- Dans le monde, plusieurs pays ont interdit ou limité l’utilisation du dioxyde de titane dans les cosmétiques et les médicaments, comme l’Australie, le Canada ou les États-Unis.
Pour conclure, le dioxyde de titane est un ingrédient largement utilisé dans l’industrie, mais qui présente des risques potentiels pour la santé et pour l’environnement. Ces risques sont surtout liés à la forme nanométrique du dioxyde de titane, qui peut pénétrer plus facilement dans l’organisme et y provoquer des effets indésirables. En l’état des données connues actuellement, il est donc recommandé d’éviter autant que possible les produits contenant du dioxyde de titane, surtout sous forme de nanoparticules. Heureusement des alternatives naturelles ou biologiques, qui sont plus respectueuses du corps et de la nature. Il faut bien retenir que le dioxyde de titane n’est pas un ingrédient indispensable à notre bien-être, mais plutôt un ingrédient potentiellement nuisible à notre santé. Ainsi l’évincer du quotidien et éviter de l’ingérer est préférable et c’est ce qui permettra aux industriels pour qui notre santé n’est pas la priorité de modifier les formules en contenant. Le seul pouvoir que nous ayons contre ce genre d’aberration est de boycotter les produits en contenant. Le profit étant le seul intérêt des industriels ; la perte des parts de marché est selon moi la seule possibilité pour qu’ils cherchent un ingrédient de remplacement et modifie la composition de leurs produits.
Et à ceux qui répondent que c’est très peu pour un industriel : les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il s’avère qu’en 2018, la production mondiale de TiO2 a été estimée à 6,2 millions de tonnes. Que le registre de déclaration annuelle des nanomatériaux pour la France, R-nano, géré par l’Anses, fait état de plus 10 000 tonnes de TiO2 produites et importées chaque année. Le TiO2 fait ainsi partie des 4 nanomatériaux les plus produits et importés en France (Anses, 2019).